Agneta&Cie
Danse
Passage sera un premier essai de fresque sauvage dans laquelle le corps se confond avec son environnement, une tentative de floutage qui repousse la frontière entre le moi et le reste du vivant. Le temps passe, le monde file à toute allure. Avec eux, nos gestes, pensées, mots, nos modes de vie sont absorbés pour que finalement seuls ceux que nous avons convenus comme essentiels tiennent bon à travers ces flots. Quelle place reste-t-il alors pour tout ce qui n’est pas considéré comme essentiel par notre société? Le petit, l’invisible, le délicat, l’autre, l’autre vivant.
L’autre vivant que nous avons organisé, observé, classé, utilisé, esclavagisé, objectifié. En le dénuant de sa qualité vivante, cet autre est devenu objet utilisable et modelable selon nos imaginaires les plus démesurés. Mais cela ne reste pas sans conséquences pour nous : oubliant que nous faisons partie de ce tout, nous nous en sommes arraché, déraciné, distancé. Où sont nos racines ? Nos traditions en lien avec notre lieu de vie ? Alors on s’intéresse aux rituels des autres, de celleux même que nous avons dénigré·es, haï·es, et nous tentons de nous les approprier pour retrouver ce qu’il nous manque, pour combler un vide, pour retrouver un sens, une raison d’être.
C’est Hannah Arendt qui le dit si bien : « Un homme qui n’est plus rien qu’un homme n’est plus un homme ».
La nature nous est étrangère, on en a peur, alors on construit des carapaces autour de nos corps, des murs entre les « chez-nous » (de plus en plus grand) et ses espaces sauvages (de plus en plus petits). Et pour parfaire ces frontières on l’assaisonne de pesticides, pour qu’elle ne nous envahisse pas !
Conception Sarah Waelchli en collaboration avec l’équipe artistique
Mouvement Margaux Monetti Alice Roudaire
Son Ariel Garcia Luc Bersier
Scénographie et technique Louis Amado